The cyclist diary


De Larne à Letterkenny

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Distance

202.34 km

Durée

14:05:28 h

Dénivelé

2 545 m

Vitesse

14.36 km/h


2h30 du matin, “are you taking the 4 am sir ?”. On me réveille (en hurlant) ainsi de mon sommeil profond sur les bancs en métal du terminal de la compagnie P&O. Il est déjà l’heure de partir au check-in, je suis l’unique passager piéton. Rapide coup d’oeil à mon ticket, pas de vérification d’identité, après tout, on reste au Royaume-Uni. Après encore de longues minutes d’attente, je monte enfin dans une navette qui m’emmène dans le cœur du bateau. De là, je monte au bar, trouver une banquette pour continuer ma nuit, inconfortable, mais qui devra être suffisante pour tenir la journée qui vient. A 5h30 le soleil se lève, les côtes Irlandaises sont en vue. Débarquement 6h, je prends mon temps, me lave brièvement, prepare bien mes affaires, prends un petit-déjeuner (i.e. un flapjack). Premier coup de pédale à 7h. L’Irlande est froide, bien plus que l’Écosse que je vient de quitter et tout est humide, signe que la pluie que je cherche à éviter n’est pas loin. D’ailleurs ça ne loupe pas, après quelques kilomètres au soleil, je prends ma première saucée de la journée, quelle déception. Je trouve rapidement une station-service, dans laquelle j’achète des provisions pour la journée. Petit-déjeuner bis devant la mer. C’est très beau, mais qu’est-ce qu’il fait froid ! Je repars, ragaillardi par le pain tartiné de beurre de cacahuète que je viens d’avaler. Le vent est de Nord-ouest, très rare selon un local rencontré par la suite. Pas de chance, c’est ma direction, une fois de plus je pédale dans le vide. Je suis en partie la route touristique de la côte, jusqu’à Ballycastle, qui aurait dû être mon point de débarquement (selon le plan original). Très jolie ville de pêcheur dans laquelle je cherche Ursa Minor, une boulangerie traditionnelle, raison de ma venue. Une fois trouvée, j’y déguste un grand café avec une part de gâteau aux fraises et… une baguette “à la française” que je dévore ! Apparemment, ça me manquait. Je suis censé visiter ensuite The Giant Causeway, un lieu mythique du coin, formation géologique exceptionnelle. Quand j’arrive, la zone est envahie de cars de touristes et on me demande de poser mon vélo pour finir par 50 minutes de marche à pieds. C’en est évidemment trop pour moi -j’achèterai une carte postale- je repars aussi sec. À partir de cet instant, je fais dans l’efficacité. L’objectif est de rejoindre la côte ouest pour pouvoir commencer dès demain la Wild Atlantic Way qui m’emmènera jusqu’à Cork. Je trace donc tout droit, à travers la campagne, sans me soucier du paysage, c’est une vraie étape de transfert cette fois. Pas mal de dénivelé et souvent la pluie qui s’invite à la fête, à coups de grosses averses, très courtes mais désastreuses pour le moral. J’arrive enfin à Derry après pas mal d’heures d’efforts. Il est clair que je ne suis plus dans l’état de grâce de l’étape de Tongue et que le contrecoup de ma nuit très moyenne se fait ressentir. Mais comme je me le suis répété toute la journée : slow and steady, je finirais bien par y arriver. Derry c’est plutôt sympa mais je ne m’attarde pas, car le point de chute final c’est Letterkenny, une ville industrielle franchement déshéritée (oui je choisis toujours les bleds les plus sympa). Une rencontre avec un Irlandais m’ouvre les yeux : en cherchant bien, on trouve des auberges de jeunesse au même prix que les campings ! Je saute de joie, car je suis un peu fatigué de l’humidité constante de la tente. À Letterkenny il n’y en a qu’une, mal notée sur internet, mais qui m’attire malgré tout, c’est l’Artist Hostel. Ce sera mon point de chute pour ce soir. En quittant Derry, malheureusement, je remarque assez vite que je rebondis beaucoup sur mon vélo et pour cause, le pneu arrière a encore crevé (à 2 000 km cette fois, un signe ?!). J’avance donc doucement, à grand renforts de regonflages réguliers, dans les collines irlandaises (la République cette fois, j’ai passé la frontière). Le GPS achève cette journée éprouvante en m’envoyant au casse-pipe dans des chemins qui n’en sont pas, recouverts de ronces et de branches en tout genre. N’ayant ni l’habileté nécessaire, ni les pneus adaptés, je me vautre lamentablement dans la boue à plusieurs reprise. Le moral ne tient plus qu’à un fil (qui est que je ne veux pas camper dans ce chemin). Enfin, la route, la nationale, une station-service (again !), je peux faire de petites provisions pour le soir. Je profite de cet endroit pour changer la chambre à air, regonfler l’autre ne sert plus à rien, c’est la valve qui est défectueuse, elle est à jeter. J’arrive enfin au centre-ville désert, occupé uniquement par quelques bandes qui errent sans but. Une rapide recherche m’indique la localisation de l’auberge, je m’échappe de cet enfer. On m’accueille très bien malgré l’heure tardive. Le lieu est un joyeux bazar, comme le laissait présager le nom, ça me va très bien. Pour ne rien gâcher, on m’offre une bière, encore ! Un “cadeau irlandais”, me dit-on. La propriétaire des lieux me donne le choix, je peux soit prendre un lit, soit planter la tente dans le jardin, pour presque rien. En réfléchissant je défais mes sacoches ; horreur, tout est imbibé d’eau, duvet compris. La décision est vite prise, je dors à l’intérieur (et je me fais la promesse de racheter un sac étanche à mon retour). Enfin une soirée au chaud et au sec ! Demain, direction la côte ouest pour un voyage qui s’annonce magnifique. Après cette journée difficile et sans trop de paysages, j’ai hâte.

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Commentaires

Dad

Le contraste est saisissant, à l’heure où le campeur pleure : " Donnez nous une mer à traverser, un bol d’air à respirer !" Ces derniers jours ont mis tes capacités de résistance aux éléments contraires à très rude épreuve…. Bravo pour tes capacités d’endurance à cela car les pépins se sont quand même accumulés hier. On te croirait depuis 3 jours, sorti chaque soir d’un Paris-Roubaix, " l’enfer du Nord" au quotidien. Je 🤞, mais après aujourd’hui, météo grand nord, annonce des jours bien meilleurs. Peut-être peux-tu en profiter pour rester un peu aux abris et faire des photos de gens qui ressemblent à Colm Meaney dans " The snaper". Come on son , keep thinking that it will be better.

Sandrine

Salut Ivan ! Décidément ton courage est mis à rude épreuve… La journée d’hier ne t’aura rien épargné ! Pourvu qu’Erin ait pitié et t’offre une Irlande éclairée de soleil. Je profite de ce message pour saluer tes supporters de l’Arbre du Chapon à St Gilles, du Fouesnant à Paris, de la Roche sur Yon à … Je te souhaite une bonne journée et je croise les doigts pour qu’elle ne deçoive pas tes espoirs : la verte Irlande en porte la couleur !🍀 A très vite dans ton prochain article !

Yann

Ah la l Ivan ! Que de malchance ! Que la météo ne soit pas au rendez-vous, c’est une chose, mais quand la mécanique s’en mêle, cela devient lourd en effet. Mais tu as cette force de résilience qui te permet d’avancer et de trouver dans un petit plaisir un peu de joie pour te faire avancer. Courage à toi Ivan ! Et bravo !

Moum

“Slow and steady”! Belle devise Ivan ! Inutile de te demander ce que “tu as fait du bon sens que ta mère t’a donné à ta naissance …”! I’m proud of you, tu as hérité sans doute, du souffle de ton arrière, arrière grand-père, an talabarder vraz devant l’éternel et du tiens du Hobbit l’art du camouflage, (je vois bien que tu changes de tête dès que tu n’es plus au grand air), l’endurance et, très important, le plaisir de manger … ! Ah! le beurre de cacahuète!! 🙄 Le flapjack au beurre de cacahuète! Il faudra que tu demandes à Dad de t’en faire, il va adorer! A propos, tu confirmes, n’est-ce pas Ivan, qu’il a deux passions, en dehors des flapjacks bien sûr, ton tad coz, (in brezhoneg dans le texte): François Morel et … la bombarde! … Mais il est d’humeur taquine …😊 Allez! En route pour le Puy du Fou!! Ah, non ça c’est après le 18 …. Tata Yolande a besoin de tes conseils, ils sont à cours d’idée pour la programmation de 2023… Un coup de pédale et hop! Hein? non mais! Tu vas lui en mettre plein la vue à Jannie Longo! C’est plus ça qu’je dis !😉 Courage Ivan, tu vas découvrir un paradis sous le soleil, j’en suis sûre. Keep wilding!! Sunny kisses 😘