Ce matin pas de blagues, dès 5h, non seulement le soleil se lève, mais j’entends les premiers marcheurs dans le parc. Ils sont fous ces anglais ! Je décampe donc rapidement, après avoir vaguement essayé de faire sécher (essorer) tente et vêtements. L’humidité du lac est remontée pendant la nuit et la rosée a fini de tout tremper. Je n’aime pas trop cette sensation au moment de me rhabiller puis de repartir. Les articulations craquent, on frissonne. Je prends le temps de préparer mon premier café du voyage, un plaisir simple et toujours renouvelé. Enfin, vers 7h c’est le départ. Il faut bien le dire : les 140 premiers km de la journée sont décevants. C’est très plat, je passe souvent pas des voies vertes qui m’obstruent la vue… pas terrible. Heureusement la météo, elle, est de la partie ! Pour la première fois, j’ai trop chaud et je peux retirer mes jambières et manchettes. Au détour d’une de mes nombreuse pause sandwich, je sors tout mon barda à l’air et en 20 minutes, tout est sec ! C’est un vrai soulagement car mon sac est en duvet et l’humidité viendrait sans problème à bout de ses capacités isolantes. Enfin, passée cette premier moitié de journée, me voilà, au détour d’une côte interminable à 16%, dans le Yorkshire ! Et voici enfin l’Angleterre que j’étais venu chercher qui se découvre. Des pâturages à perte le vue, le son des cloches, des collines bleues noyées dans la brume. La route est très dure, d’ailleurs il a beaucoup de cyclistes, parfois des pelotons. Mais chaque montée est la promesse d’un panorama toujours plus beau, à mesure que je me rapproche de la côte et du Lake District. Finalement, au kilomètre 193, j’aperçois du haut de la route où je suis perché, un minuscule camping “à la cool” dans la bourgade -au nom évocateur- de Kettelwell. Je ne résiste pas, même si physiquement je me sens encore très bien. Le bivouac c’est difficile malgré tout, vu l’effort fourni en journée. La perspective d’une bonne douche l’emporte. L’accueil est fermé quand j’arrive, sauf que cette fois, surprise, il y a un numéro et le patron que j’ai au bout du fil, m’indique que je pourrais laisser dix livres dans la boite aux lettres. Enfin un peu de simplicité ! (Et ce n’est pas très cher, pour un camping anglais). J’essayerais de rattraper le retard accumulé en prenant de petits raccourcis dans les jours à venir, histoire de tenir mon planning, qui est serré ! Demain s’annonce très dur. Un cycliste rencontré à Newport m’a prévenu : les pires dénivelés seront dans le Lake District, dit-il après avoir fait l’expérience de l’Écosse. Je vais donc devoir prendre mon courage à deux mains, car les jambes ont malgré tout souffert dans les cols aujourd’hui.

Commentaires

Moum

Magnifique Ivan! Enfin de belles nouvelles! Ben oui, on souffre avec toi …! Quel charme ces paysages ! Merci pour ces photos! Je suis fière de toi, (et ouii) …! Ça donne envie d’y être. Tu vas devenir plus endurant, ça vaut peut-être la peine de diminuer un peu les km quitte à en faire un peu plus la semaine prochaine, non?… J’ai hâte de découvrir tes vues de l’Ecosse! Puisque l’occasion m’en est donnée, un petit bonjour, au passage, au Ivan’s family fan club, de St-Gilles à la Rochelle!😊

Melou

Poualala !! Autant de performance en si peu de jours ! Nos randos à coté c’est du pipi de Gaia :). La fatigue est visible mais KEEP GOING !!!! Tu dois tellement apprécier le calme ! Ressource toi bien et n’oublie pas les câlins aux arbres :)

Dad

Après la suffocante 4eme étape : Craven A - Chesterfield (heureusement que tu n’es pas passé par Marlborough et Peter Stuyvesant), on respire un peu mieux à tes côtés !!! Craignant que ton équilibre alimentaire ne soit en péril, j’ai recherché pendant des jours l’endroit où, béats, sans mot dire, les mains graisseuses et enveloppés d’odeurs de vinaigre, nous avions tacitement convenu que nous vivions là, un rare instant de plénitude des sens. Ce lieu c’est Kirkcudbright, désigné par nous : best place to enjoy Fish and Chips with of course a Flapjack and a Coca ( 0%). Aujourd’hui, sur ton parcours : SHOWERS. Une autre raison d’apprécier l’optimisme et l’humour du peuple anglais : il te demande de considérer que les averses arrivent à point nommé pour brumiser l’atmosphère, qu’elles sont tièdes et que sans doute, avec un peu d’imagination, on peut en régler l’intensité….. Bravo pour ton parcours, merci pour le récit et les photos. Come on dur à cuire and be optimysthique.

L’arbre du chapon

Bonjour à toi Ivan le terrible-ment courageux!!!!! Quelle prouesse et quel courage tu as pour effectuer tous ces kilomètres!!! Mais que tu dois être content au terme de ta journée d’avoir découvert tous ces beaux paysages!!!! J’adore l’Angleterre et l’Écosse et j’ai hâte de découvrir tes photos qui me feront voyager!!! Je te souhaite un beau voyage et je suivrai ton périple pas a pas avec un grand plaisir!