Manifestement ragaillardi par ma fameuse soirée d’hier, j’ai décidé ce matin de prendre tout mon temps avant de commencer à pédaler (c’est les vacances, non ?). Sauf que partir à 8h30 pour faire 200km… ça ne passe pas, élémentaire mon cher Béthus. J’essaie de profiter du “peu” de dénivelé de cette étape pour rattraper mon petit retard des jours précédents. Peu après midi, une violente envie de sieste me pousse à aller faire un petit bisou aux orties (la presse locale prétend qu’il s’agirait en réalité d’une perte de contrôle de mon bolide - où sont les preuves ?!). Après ce passage au tapis indolore, je repars néanmoins avec un verre en moins à mes lunettes. Il sera heureusement recollé quelques 100km plus loin. De beaux passages en bordure de canal, malheureusement la piste est très, très étroite. Souvent autour d’un mètre seulement. Autant dire que les mamies apeurées avec leurs caniches, j’ai un peu envie de les envoyer goûter la température de l’eau. Les énormes racines qui soulèvent le bitume m’ont fait entrer dans une phase toujours plus intime dans la relation avec mon vélo. La crème sera de mise ce soir. Enfin, après près de 30km (!) de canal, j’arrive enfin à Leek, magnifique petite ville, avec ses pubs de charme. Dans l’un d’entre eux, je demande à des vieux du coin la meilleure route pour Chesterfield, car le gps m’indique un dénivelé que j’aimerais m’éviter. Il est déjà 16h, je n’ai fait que 130km. On me regarde un peu hilare (je comprendrai ensuite pourquoi) en me disant que, non, il n’y a pas moyen d’y couper. Petite déconvenue ; ils croient dur comme fer que je n’y serai pas “avant une heure du matin”. On parle un peu de mon voyage et lorsque je pars, en fermant la porte, j’entends l’un d’eux : “Bloody hell, he’s a tough one !”. Ça me fait rire et me donne le moral, vu ce que je dois encore affronter (par ailleurs, leur accent est déjà à couper au couteau, j’ai peur de ce qui m’attend au nord). En effet, sortir de Leek par le nord, c’est arriver dans… le Peak District, qui porte très bien son nom ! S’ensuit une série de montées, dont l’une de presque 1km à 12% de moyenne, j’ai cru y rester (d’ailleurs il n’y a pas de photo, trop dur). Le paysage est cependant magnifique, plus beau que tout ce que j’ai pu voir jusqu’à présent. Après encore pas mal d’efforts, j’arrive enfin à Chesterfield. A partir de là, la pluie commence à tomber et la luminosité décline ; je sais que je dois trouver ou dormir. Après une vingtaine de km, j’arrive enfin à un camping que j’avais repéré. Malheureusement, il est 21h et je me fait jeter, malgré mon insistance (ça paraît fou, non ??). Je retourne auprès du lac que surplombe le camping pour établir le campement sur la berge. La nuit sera très courte, l’endroit est touristique, je dois partir tôt, cette fois. Demain, direction le lake district !
Commentaires
Moum
J’espère que tu as pu récupérer Ivan! Pas très convivial le camping chez les anglais … Enfin tu n’en es pas à ta première expérience de bivouac sauvage … Quand même, décevant … Bon, je suppose que tu tires les leçons de ce départ tous azimuts, 200km/jour, tous les jours, c’est énorme vu les conditions! Tu vas devoir ménager un peu ta monture et ton organisme en ce début de voyage, non …? Enfin, bravo pour cette prouesse! J’espère que tu auras une météo un peu plus clémente, en allant vers le nord qui sait?!
You are really a though one! Hey!
Teunteve
On souffre avec toi Ivan !🤣 On a ressorti l atlas pour suivre ton périple un peu mieux…Bon les Anglais ont un sens de l hospitalité un peu particulier mais tu ne vas pas du tout retrouver ça en Irlande où les gens se mettent en 4 pour rendre service. En tout cas c est un sacré défi que tu t es lancé…A partir de samedi nous suivrons tes aventures en famille puisque nous partons en Ardèche pour une semaine avec les 3 filles ,gendres et petits fils. Bon courage bisous
Dad
Que d’aventures !! Bravo le " dur à cuire", en même temps cuire dans les Midland, c’est difficile ! Petite remarque : on ne perçoit pas beaucoup de légumes dans tes repas….. j’espère que tu respectes ton équilibre alimentaire …😉 Nous attendons avec impatiente des photos du Lake district , notamment celles de campeurs en scaphandre ( remenber !)😄 Come on son, croche dedans !!
Sandrine
“Ivan droit devant” sera désormais ton surnom ! Pas mal pour un dur à cuire ? En tout cas (cette fois-ci je ne me suis pas laissée avoir par l’écriture intuitive !! 😉) tu n’impressionnes pas que les clients du pub ! Et on ne se lasse pas de lire ton nouvel article chaque soir ! Quelle trépidante aventure ! Courage à toi !