The cyclist diary


Bilan

Il est l’heure de faire le bilan de cette grande aventure de l’été 2022. Au-delà de toute la palette d’émotions que m’aura procuré le voyage, je dois bien dire que je suis relativement satisfait de la performance sportive en elle-même. J’aurais aimé (mais n’est-ce pas toujours le cas ?) aller plus loin, plus vite, pédaler plus longtemps. J’ai parfois repoussé mes limites physiques et mentales, parfois décidé de prendre le temps, de me reposer, de visiter. Dans la perspective de la NorthCape4000, une grande course reliant le nord de l’Italie au Cap Nord en Norvège à laquelle je veux participer, cet entraînement m’a été bénéfique sur de nombreux aspects. Je sais notamment où se trouvent mes limites en terme de temps passé sur la selle et de confort, notamment en bivouac. Il me reste un an pour essayer de m’améliorer, avant de m’enrôler dans la prochaine édition en juillet 2023. D’un point de vue du matériel utilisé, je suis plutôt satisfait des dernières améliorations apportées au vélo et au matériel de camping, mais je veux encore faire mieux. Mes grandes sacoches vertes prennent trop de places, ne sont pas aérodynamiques. Je planche dès à présent sur mes prochains sacs de voyage, qui rappelons-le, sont “fait maison”. D’un point de vue physique, les axes d’améliorations sont on ne peut plus simples à mettre en œuvre, en théorie (en pratique, ce sera un enfer, pour moi). Je dois perdre du poids (86 Kg à traîner en montée, ça n’est plus possible) et surtout améliorer ma consommation énergétique. Je pense que je “mange trop” sur la route, ce qui m’oblige à des arrêts fréquents. Cela est du notamment à mes mauvaises habitudes en termes d’alimentation au quotidien, mais aussi à ma façon de pédaler sur le vélo (position pas assez aéro, muscles pas assez préparés) qui me fait consommer trop de calories. Seul un entraînement régulier durant l’année à venir et un régime plus rigoureux me permettrons d’améliorer ces points-ci. Mais trouverais-je la motivation ? Affaire à suivre. D’un point de vue financier, le voyage a été, disons-le, un gouffre. Si l’on se pense que voyager à vélo ne coûte pas cher, on se leurre royalement. Le voyage m’a coûté, transport, nourriture, hébergement compris… 1 900 €. Vous avez du mal à y croire ? Moi aussi. Le principal poste de dépense, je pense que c’est facile à deviner si l’on a suivi l’aventure, c’est la nourriture (900 € environ). Avec les nombreux arrêts dans les stations-services hors de prix, les quelques restaurants et, de manière générale, ma consommation très importante de denrées alimentaires, rien d’étonnant dans ce nombre. N’oublions pas que je suis parti 27 jours tout de même ! Malgré tout, il s’agit d’un axe d’amélioration important pour les aventures à venir. J’espère justement, avec de nouvelles sacoches, pouvoir emporter plus de nourriture avec moi et ainsi réduire les arrêts dans des petites supérettes trop chères. Deuxième poste de dépense, et c’est une surprise, les transports (530 € environ). Entre l’aller depuis Bordeaux vers Portsmouth puis le retour depuis Cork et les nombreux cars, trains et ferry, ça m’aura finalement coûté un bras. Malheureusement, pas grand chose à faire de ce côté-là, ça fait partie du voyage. Enfin, vient l’hébergement (400 € environ). Moi qui voulais bivouaquer au maximum… C’est raté ! Pour l’instant, j’ai vraiment du mal à aller me poser dans un champ, après 9h passées à pédaler, sans toilettes, ni douche, ni abri. Si, durant mes escapades girondines, cela ne me pose aucun problème, le fait de savoir que je rentre dans mon appartement douillet au plus tard un ou deux jours après me donne le courage d’accepter l’inconfort du bivouac. Dans les conditions telles que cet été, c’est plus compliqué. Une fois de plus, c’est une question d’état d’esprit et je pense qu’un petit travail sur moi-même s’impose pour que je sois capable, dans le futur, d’accepter ces conditions de vie un peu spartiates (quitte à prendre de temps en temps un emplacement de camping, malgré tout). Viennent ensuite quelques dépenses diverses que je n’ai su classer et qui ne sont pas forcément propres au voyage, mais simplement à la vie de tous les jours. Le petit camembert en pièce-jointe reprend ces informations, à la différence que la partie “liquide” ne comprend pas toutes les nuits que j’ai payé “cash”, pas facile de toujours se rappeler où sont passés les billets verts durant le voyage… Pour conclure, permettez-moi de remercier une dernière fois toutes celles et ceux qui m’ont permis de réaliser cette aventure un peu folle : en premier lieu, mes parents, c’est une évidence, pour leur soutien moral (et financier) inconditionnel. Ensuite, ma famille et mes chers amis qui, en privé comme sur ce blog, m’ont envoyé de nombreux messages d’encouragement. Vous n’avez pas idée à quel point un petit mot vous réchauffe le cœur quand on est trempé, le moral dans les chaussettes. Enfin, mes chers vélocistes, Myriam et Olivier, à qui je ne manquerai pas de rendre visite dès mon retour à Bordeaux, non seulement pour les remercier, mais aussi pour leur confier mon pauvre vélo, qui a bien besoin d’un peu d’attention. Merci à vous tous !

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Commentaires

Dad

Tout problème offre des solutions. Je peux modestement apporter ma pierre à l’édifice. 1- Tu peux continuer à manger tranquille car je te propose de te confectionner une petite pancarte à accrocher derrière le maillot italien " Attention, arrêts fréquents". 2- Moum a du mal à te le dire, elle m’a donc contacté et nous sommes tombés d’accord pour considérer que 10% des dépenses dans le liquide (la bière j’imagine) : c’est trop. 3- Pour les finances, une solution : le sponsoring.

  • Number one, " one point" of course.
  • Les marques exhibées de façon redondante sur le blog : " Irish Flapjack", “Philadelphia”……. Tu vois, des solutions existent, simples à mettre en œuvre….. Vivement donc LE NORTHCAP !!!!!!! et un grand merci à toi aussi pour ce blog.

Damien le Belge

Tres interessantes ces reflexions! Si je peux apporter ma pierre a l’edifice: manger bcp pendant le trip c’est inevitable. Surtout en ultracyclisme la perf a peu pres equivalente a la capacite a digerer+rouler :D Ce qui fait une grosse difference par contre c’est d’embarquer la nourriture et de consommer en continu tout en roulant. Je trouve le gain en temps et en regularite en energie vachement appreciable! Et pour un point de reference (qui vaut ce qui vaut) sur un trip comme celui-ci en Angleterre je mangeais constamment ~550kcal/heure de pedalage (+2000 de plus chaque soir).

Et pour les sacoches, pour avoir un peu tout essaye de mon cote, je te conseillerais de penser au sac de cadre triangle complet. On n’en voit pas des tonnes pcq tout le monde a une forme/taille differente, donc ca doit etre fait sur mesure pour etre bien fait, mais dans ton cas c’est justement pas ca le soucis! Bonne prepa :)

Moum

Si je peux me permettre d’ajouter un p’tit grain sel à l’édifice, je dirais que j’ai un regret, un manque de réactivité que je ne me pardonne pas … Postée en bonne position, sur la hauteur où nous habitons, je m’apprêtais à immortaliser l’instant de ton arrivée mais je n’ai pas eu le temps d’appuyer sur le déclencheur d’une immémorable photo, que déjà, tu sautais de ta selle … ! Je n’ai pas eu le cœur de te demander de me refaire cette montée en danseuse comme on disait autrefois mais je puis témoigner que malgré ta fatigue, tu est, dans une forme olympique! Bravo Ivan et merci encore pour ce récit!!

Nicolien

Super intéressant le point sur les dépenses, je pensais justement que c’était très économique le voyage en vélo. Pour limiter les dépenses liées à la nourriture, peut être manger des rations de survie de temps en temps, c’est pas super fun niveau gustatif mais ça prend peu de place et se conserve très bien. Ainsi que boire ton urine pour économiser sur les liquides notamment.