Nous nous réveillons ragaillardis de notre nuit dans notre charmante cabane Finlandaise. Le petit déjeuner est copieux, le propriétaire des lieux nous fait même l’honneur d’une truite sauvage fumée, pêchée par lui.

Nous savons que la journée va être longue, nous ne nous pressons pas trop pour partir. Le rythme est lent car un vent de face tente de nous clouer sur place pendant les cent premiers kilomètres. Jusqu’aux deux cent, nous savons qu’il faut conserver notre énergie au maximum, ce n’est qu’après que la journée commence vraiment.

A la tombée de la nuit, nous faisons une pause dans une station service pour manger et acheter des vivres. C’est la dernière à être ouverte avant le Cap Nord, soit 190 kilomètres sans ravitaillement.

Lorsque nous nous élançons sur le trait de côte, ma sacoche principale est pleine de barres chocolatées et autres friandises. Le beau soleil de minuit nous permet de profiter des paysages grandioses qu’offre la Norvège et le ciel se pare de reflets orangés durant des heures.

Cependant, la fatigue se fait rapidement sentir et la moyenne baisse encore. Le froid est mordant et nous attendons avec impatience, tour de cou sur le nez, la fin de chaque descente.

Les tunnels à franchir avant Honningsvåg sont terribles et nous y laissons des plumes. Mais quand viennent enfin les trente derniers kilomètres, nous découvrons avec effroi la véritable difficulté du parcours final. Deux pentes de plusieurs kilomètres à 9% de moyenne nous attendent. Sébastien est parti devant car sa jambe le fait souffrir et je traîne péniblement mes os dans les montées avec Eduard. A 7h30 environ, c’est la délivrance, enfin. L’arrivée au Cap Nord se fait sous un soleil radieux, unique nous dit-on. Nous prenons rapidement nos photos-finish avant de partir nous goinfrer au buffet à volonté.

Une petite sieste plus tard et les organisateurs sont là pour valider notre temps et prendre quelques photos supplémentaires. Tout va très vite ensuite, il faut s’organiser, réserver des bus, hôtel, changer les avions, prévoir les cartons… En quelques minutes, nous sommes dans le car pour Alta, où un avion m’emmènera à Bordeaux en quelques heures.

Je ressens un mélange d’émotions intenses, entre fierté, joie mais aussi soulagement, car cette aventure m’a éprouvé. Je suis ravi de pouvoir me reposer quelques jours avant de reprendre une vie normale.

Commentaires

Maman

Encore une fois bravo Ivan! et merci d’avoir partagé cette aventure qui est aussi pour toi une expérience inoubliable! Merci pour ce petit journal et ces photos qui m’ont fait rêver et voyager car malgré les difficultés et la souffrance qu’on imagine, tu as l’art de raconter, comme si tout était simple et facile et l’on rêve d’y être! Bon retour à Bordeaux et profite bien de ces derniers jours de vraies vacances!! 🌞😘

Lionel

Amélie et Romane se joignent à moi pour te dire un grand BRAVO. Nous avons suivi ton aventure avec admiration. Au plaisir de te revoir pour que tu nous racontes tout ça! A bientôt

Francois

Chapeau, c’est quoi le niveau au dessus de “iron man” ? :D Sacrée expérience, des compagnons de voyage et sans doute des souvenirs inoubliables! Merci de nous l’avoir fait partager. Un “southcape8000” l’année prochaine? :D

Dad

Sur tes clichés, on devine le temps après lequel tu cours, la Terre tourne moins vite au pôle et, loin de notre tournoyante frénésie, ce temps se fige…. Dans cette atmosphère de fin du monde, des flèches de titane et d’acier ont percé l’espace. C’est une belle histoire d’amitié, qui a engendré un sacré exploit. Bravo Ivan !

Patricia et Norbert

Nous sommes fiers de notre neveu!! Un grand bravo à toi et à bientôt Ivan!!